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Le journal de Evens REGIS

Le glas du changement doit être sonné. En ce sens, une génération d’hommes conscients de la nécessité d'un changement profond du système devrait être émergée, pour le bien de ce pays en attente d'un développement Economique réel depuis plusieurs années. « HAITI DEBOUT », la jeunesse en avant. En route vers ce changement.

Les étudiants continuent leur mobilisation

Les étudiants protestataires ne sont plus à l’intérieur des locaux de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Ils ont été déguerpis par des agents des forces de l’ordre vendredi dernier. Mais cela ne signifie en aucun cas que la crise est résolue. Les acteurs en question l’admettent d’ailleurs. À la seule différence, deux versions circulent autour des faits. Le rectorat considère ce déguerpissement comme étant une étape à la résolution de la crise, alors que pour les étudiants ce n’est que de la poudre qui vient d’être jetée au feu.

Des agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (CIMO) à l’intérieur comme à l’extérieur, des agents de compagnie de sécurité privée en train de monter la garde, des étudiants massés devant l’entrée principale, c’est en tout cas l’image que projette le rectorat de l’UEH en ce début de semaine. La présence de deux juges de paix en train de verbaliser a été également remarquée au cours de cette visite effectuée par le journal dans les locaux du rectorat de l’UEH.

Trouvé sur les lieux, le secrétaire général de l’UEH, Wilson Dorlus, a indiqué au journal qu’une liste de matériels disparus à l’intérieur du rectorat a été relevée. Cette liste, dit-il, sera mise à la disposition du public à la fin de la relevée d’inventaire des autorités de la justice. Comme décision première, les autorités de l’UEH ont procédé, ce lundi, à la livraison des véhicules séquestrés à l’intérieur du rectorat depuis plusieurs mois.

Avec des matériels de bureau, des porte-documents… éparpillés dans plusieurs coins de la cour de l’institution, la réalité de l’espace du rectorat est dure à accepter. En dépit des tentatives pour redonner vie à l’institution, le rectorat affiche l’image d’une institution réellement abandonnée.

Le secrétaire général de l’UEH admet que la prise de contrôle des espaces de la direction des Études post-gradués (DEP) et du rectorat de l’UEH (RUEH) n’est pas synonyme de résolution de cette crise qui dépasse déjà la complexité. Mais, croit-il, le déguerpissement fait voir qu’on progresse peu à peu vers sa résolution.

Pour M. Dorlus le déguerpissement a été la première étape à franchir dans le cadre de la résolution de la crise de l’UEH. Ce qui n’est pas le cas chez les étudiants protestataires. Eux, ils voient en ce déguerpissement de l’huile que les dirigeants viennent de jeter sur le feu de la revendication.

Visiblement déterminés, ces étudiants qui se sont installés devant la barrière du rectorat après avoir été déguerpis, annoncent déjà l’organisation d’un sit-in pour mercredi prochain, devant les locaux du parquet de Port-au-Prince. Les initiateurs du mouvement confient que leur présence devant les locaux du rectorat signifie qu’ils ne vont pas laisser à ce conseil, fraichement élu des élections contestées, l’occasion de siéger tranquillement au sein du rectorat.

Des affiches bondées de slogans qu’ils placardent dans les environs du rectorat l’expriment bien. Par le biais de ces affiches, les étudiants déclarent ouvertement qu’ils sont en train de lutter contre les colons nationaux. Ces étudiants n’ont pas raté l’occasion de réclamer des élections par suffrage universel au sein de l’UEH et de meilleures conditions d’Études. Ces étudiants ont également déploré le fait que les espaces de la DEP et du RUEH sont maintenant transformés en commissariats.

Toutefois, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jean Danton Léger, qui a ordonné la libération des étudiants le même jour du déguerpissement, a fait savoir qu’il n’avait aucune provision légale lui permettant de les garder en prison. Le secrétaire général, de son côté, pense qu’il devrait y avoir de poursuites judiciaires en raison du fait que ce sont uniquement trois d’entre eux qui étaient en mesure de s’identifier comme étudiants de l’UEH. Une position qui déçoit davantage les étudiants qui ont révélé que plusieurs promotions sont en attentes de cartes d’étudiant du rectorat depuis 2011.

Evens REGIS

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