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Le journal de Evens REGIS

Le glas du changement doit être sonné. En ce sens, une génération d’hommes conscients de la nécessité d'un changement profond du système devrait être émergée, pour le bien de ce pays en attente d'un développement Economique réel depuis plusieurs années. « HAITI DEBOUT », la jeunesse en avant. En route vers ce changement.

Le carton d’invitation du Consulat d’Haïti à New York passe mal

Le carton d’invitation du Consulat d’Haïti à New York passe mal

Le Consulat d’Haïti à New York a invité la communauté haïtienne de New York à une réunion avec le chef de l’État haïtien qui participe actuellement à la 73e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies. Et depuis sa mise en circulation, ce carton d’invitation tourne en boucle sur les réseaux sociaux, non pas pour faire la promotion de la rencontre, mais pour critiquer le contenu de cette note d’invitation qui ne fait pas honneur à la diplomatie haïtienne.

Sans noter les erreurs de syntaxe et d’orthographe, le nom du président de la République est écrit avec faute. Les responsables au niveau du Consulat d’Haïti à New York parlent de « Jovenelle Moïse » comme président d’Haïti. Une erreur qu’on ne pardonne à aucune représentation diplomatique au monde. De plus, les Haïtiens écrivent et citent ce nom très souvent depuis au moins 19 mois. Les spécialistes des relations internationales diront que c’est gravissime quand des hommes et des femmes d’une représentation diplomatique écrivent le nom du chef de l’État qu’ils représentent à l’étranger avec faute. Ce qui traduit leurs incompétences et leurs incapacités à gérer les questions liées à la diplomatie puisqu’il s’agit de l’image du pays à l’étranger.

Les approximations au niveau de la diplomatie haïtienne sont nombreuses et récurrentes. Et cette gaffe récemment commise par le Consulat d’Haïti à New York est une occasion pour les Haïtiens de chercher à mieux comprendre le rôle des ambassades, consulats et représentations permanentes d’Haïti. Quels sont les domaines d’action ainsi que la mission du réseau diplomatique haïtien à l’étranger ? Qui font réellement partie du réseau diplomatique haïtien ?

L’activité des diplomates est synthétisée par quatre verbes souvent utilisés par les diplomates eux-mêmes lorsqu’ils parlent du coeur de leur travail : « représenter, informer, négocier, organiser ». Par conséquent, le travail des diplomates haïtiens est de représenter Haïti, défendre et promouvoir les intérêts d’Haïti dans tous les domaines. Agir dans le monde pour la paix, la sécurité et les droits de l’Homme, comme tous les autres États. Contribuer à l’organisation de la mondialisation pour un développement durable et équilibré. Administrer et protéger les Haïtiens résidant à l’étranger.

Il est vrai que cette note concerne le service consulaire qui, selon la convention de Vienne sur les relations consulaires, s’occupe notamment de la question administrative, dont des services aux Haïtiens à l’étranger (État civil, notariat, élection, délivrance de carte d’identité et de passeport, assistance aux Haïtiens en difficulté, aide sociale, bourses scolaires, plans de sécurité, assistance aux détenus, protection des droits des personnes, mariages prononcés à l’étranger, etc.), sans oublier des services aux étrangers comme la délivrance de visas ou autorisation pour entrer sur le territoire haïtien. Mais en dépit de cette considération, ce service fait partie du réseau diplomatique, tout comme les représentations permanentes et les ambassades. Ainsi, les erreurs commises par ce service sont rapidement attribuées à toute la représentation diplomatique.

Les domaines d’action du travail des diplomates haïtiens sur le plan politique constituent en la défense des intérêts et positions d’Haïti, participation à la conception et à la conduite de la politique étrangère d’Haïti, représenter Haïti dans les organisations internationales, défendre les intérêts haïtiens au sein de l’ONU, OEA et surtout au sein de la CARICOM. Sur le plan économique, ils doivent défendre les intérêts d’Haïti et de ses entreprises, favoriser le développement international des entreprises au bénéfice de l’emploi en Haïti, défendre les intérêts d’Haïti dans l’élaboration des règles du point de vue commercial au sein de la Caraïbe et au niveau international, promouvoir l’attractivité du territoire haïtien pour les entreprises et les investissements étrangers.

Autres aspects importants dans les domaines d’action du réseau diplomatique haïtien, c’est la question de diplomatie d’influence. Les représentations diplomatiques d’Haïti doivent être en mesure de promouvoir la culture haïtienne, la créolophonie et contribuer au développement des relations scientifiques, culturelles, techniques et universitaires d’Haïti avec l’étranger. Ce qui nécessite une formation adéquate en relations internationales, linguistiques, diplomatie économique et commerciale, diplomatie d’influence, sécurité et défense, négociation, gestion budgétaire et comptable, communication, droit, histoire, gestion de crise, etc.

Alors, il est important de savoir si c’est la panne de compétences à ce niveau qui explique que la diplomatie haïtienne vit beaucoup de scandales. Des incompétents sont placés par-ci et par-là dans la diplomatie haïtienne, alors que chaque année des hommes et femmes diplômés en relations internationales à l’INAGHEI viennent compléter la liste des gens formés pour la diplomatie sur le marché. Sans oublier les diplômés de CEDI, ANDC, Notre- Dame et autres. L’INAGHEI, l’Institut national de gestion et des hautes études internationales, ci-devant l’École des hautes études internationales, créée en 1958 par Leslie François Manigat qui était alors à la tête du ministère des Affaires étrangères (MAE), a pour mission, depuis sa création, de former des cadres pour la diplomatie haïtienne.

N’est-il pas insultant quand on sait qu’un pays dispose des ressources humaines valables laissées pour compte, et que les dirigeants politiques haïtiens prennent le malin plaisir de nommer des incompétents dans des postes clés de la diplomatie ? Lors d’un exposé à l’INAGHEI, un professeur du département des sciences politiques et également cadre au sein du MAE, avait expliqué que ce qui fait la force d’une diplomatie, c’est la capacité des représentants à mener avec succès les négociations. Et la façon dont se présente une représentation diplomatique, c’est de cette manière que le pays sera vu à l’extérieur. Donc, on peut comprendre qu’à partir de cette note, la population haïtienne peut se faire une idée de comment ces gens représentent Haïti en terre étrangère.

Evens REGIS

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