La maladie de Nawoon Marcellus met à nu le système sanitaire haïtien

Le Senateur Nawoon Marcellus

Victime d’un Accident vasculaire cérébral (AVC), le sénateur Nawoon Marcellus n’a pas pu trouver les soins nécessaires en Haïti. Il a été transporté vers les États-Unis pour les soins que requiert son cas. Cet évènement malheureux vient de mettre à nu, pour une énième fois, l’état de délabrement du système sanitaire du pays.

Le sénateur Nawoon Marcellus a été victime, mardi soir, d’un accident vasculaire cérébral en pleine séance plénière au Sénat de la République. Le président du parti Bouclier, allié du PHTK, avait ressenti un malaise alors qu’il s’apprêtait à intervenir lors des débats concernant le dossier du rapport PetroCaribe. L’ancien président du Sénat, Youri Latortue, rapporte que ses homologues ont rapidement vu que le sénateur Nawoon Marcellus avait un malaise.

Les premières réactions venaient du sénateur Carl Murat Cantave qui avait conseillé d’emmener le sénateur à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti. Connaissant l’état de dysfonctionnement de l’HUEH, ses homologues l’ont dû ramener à la raison, et le sénateur Marcellus a été transporté en urgence à l’hôpital Bernard Mevs. Le sénateur Cantave, également médecin, avait exhorté ses collègues à ne pas garder M. Marcellus à l’infirmerie du Parlement.

Des informations provenant des autres collègues parlementaires, notamment Youri Latortue, font savoir que l’état du sénateur est stable, mais puisque les symptômes de cette maladie indiquent une hémorragie cérébrale (une crise d’hypertension accompagnée d’un début de paralysie faciale), par prudence, le sénateur est transporté à bord d’un avion-ambulance vers les États-Unis, là où il y a plus de garanties pour l’élu du département du Nord de trouver des spécialistes, et des hôpitaux bien équipés pour le prendre en charge et lui assurer les soins nécessaires.

À présent, le sénateur se trouve à Jackson memorial Hospital en Floride. Et depuis cet évènement, les réseaux sociaux s’enflamment avec des commentaires pour le moins désobligeants. Mais ce qui attire le plus l’attention, ce sont des opinions qui mettent en question le système sanitaire du pays. Presque toutes les émissions sociopolitiques de la journée du mercredi ont eu cet évènement comme sujet principal. Les commentateurs ont tous remis en question la qualité des soins donnés en Haïti.

À titre de rappel, la construction de plusieurs hôpitaux de haut standing dans divers départements était prévue dans le cadre de l’utilisation des fonds PetroCaribe malheureusement dilapidés sous les administrations de Préval, Martelly et Privert. Des anciens ministres, sénateurs, et présidents auraient tiré profit de cet avantage offert par le Venezuela, précisément l’administration du commandant Hugo Chavez Frias, pour la construction des infrastructures en Haïti. L’argent destiné à la reconstruction du pays a été utilisé à d’autres fins. Selon les divers commentaires, si l’argent a été utilisé dans la construction des infrastructures sanitaires dans le pays, les parlementaires ne se seraient pas retrouvés dans une situation d’urgence pour traverser aux États-Unis avec un collègue du Parlement en faisant face à toute sorte de difficultés comme le problème de visa pour un membre de la famille.

Aujourd’hui, le débat est relancé sur le système de santé en Haïti. Un médecin a déclaré sur les ondes d’une station de radio de la capitale que les maladies cardio-vasculaires deviennent de plus en plus fréquentes en Haïti ces derniers temps, et que l’on doit éduquer la population pour pouvoir faire face à la maladie. Mais en dépit de toute séance d’information sur les comportements à suivre en cas d’AVC, un hôpital standard se révèle de plus en plus urgent en Haïti.

Evens RÉGIS