Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le journal de Evens REGIS

Le glas du changement doit être sonné. En ce sens, une génération d’hommes conscients de la nécessité d'un changement profond du système devrait être émergée, pour le bien de ce pays en attente d'un développement Economique réel depuis plusieurs années. « HAITI DEBOUT », la jeunesse en avant. En route vers ce changement.

Cap-Haïtien : une fierté en danger

Cap-Haïtien : une fierté en danger

Très longtemps courtisée pour sa beauté et son historicité, la ville du Cap-Haïtien est ces derniers temps au bord du précipice. La fierté capoise tend à disparaître de jour en jour. Les effets de la dégradation de l’environnement, causée notamment par des constructions hors normes, se font sentir et ils sont à présent très visibles. Dans l’espoir de l’application des politiques publiques favorables à la ville, les citoyens aux abois lancent un vibrant appel aux autorités centrales.

Ces temps-ci, il ne suffit que de quelques gouttes de pluie pour que la majeure partie de la ville du Cap soit inondée. Et ce n’est nullement une surprise pour personne compte tenu de la réalité actuelle de la ville. Plusieurs jours après les dernières inondations, des riverains des quartiers de Blue-hills, Champin, Bas Vertières, cité Chauvel, cité du Peuple, Fort Saint-Michel, qui habitent un peu plus proche du littoral et qui ont été logés par des proches, peinent à retourner chez eux en raison des eaux boueuses encore présentes dans presque tous les petits coins au niveau de ces quartiers. Cette situation reste comme une cicatrice pour les habitants de la deuxième ville du pays qui ont l’assentiment que leur fierté est en train de partir en fumée.

Un tour d’horizon effectué par le journal au sein de la deuxième ville du pays a permis de mieux appréhender le problème des gens de la communauté capoise. Questionnés par le journal, des Capois authentiques qui ont connu, dans le passé une ville charmante, paisible, hospitalière et accueillante, sont extrêmement déçus devant le constat actuel, et ont tendance à être découragés avec la ville. Ils expliquent qu’ils sont fatigués de vivre dans une ville bouillonnante, polycéphale, agressive, sale et surpeuplée à la fois. En marchant dans la ville, on a l’impression que tout se fait avec précipitation. Tout se bouscule : les gens, le transport en commun, le dangereux trafic de taxi moto, ce qui explique très clairement le phénomène de surpeuplement de la ville.

Des individus sont en train de construire des maisons sur le flanc des mornes à Charier, Vertières, ODN, Cambfort, Sainte-Philomène, etc., sans supervision des autorités de l’État. Ainsi, le phénomène de déboisement se poursuit sans aucune crainte. Ce qui rend la ville beaucoup plus vulnérable aux effets du changement climatique. Les habitants de la ville du Cap- Haïtien et des zones environnantes se plaignent de l’État lamentable de la commune qui a perdu ses marques et ses repères. Le charme de la ville a disparu, et à présent, elle expose sa laideur. Les récentes inondations de la semaine dernière ont laissé la ville dans une situation beaucoup plus complexe. Et selon les déclarations des riverains de la zone, les autorités s’en fou pas mal de la situation de grande précarité que traversent les citoyens de la ville, notamment les sinistrés des inondations à répétitions.

« Planète », c’est autour de ce label qu’un groupe de jeunes garçons et de jeunes filles se sont organisés afin d’essayer de sauver l’image de Vertières, l’un des quartiers historiques de la ville du Cap- Haïtien. Le président du groupe, Édrice Placide, explique que c’est sans l’aide des autorités locales qu’ils réalisent leur intervention. La situation de toute la commune interpelle ces jeunes, mais le président de l’organisation raconte qu’ils manquent de moyens et de support de la part des autorités pour élargir leur champ d’action. Par contre, faisant office de porte-paroles des gens de la communauté, le staff de planète lance un vibrant appel aux autorités de la ville, leur demandant de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de sauvegarder le prestige et la fierté de cette ville.

Hormis les problèmes de circulation, d’inondation, de saleté et de construction anarchique, la ville fait face à une insécurité grandissante. Les citoyens fonctionnent la peur au ventre, le jour comme la nuit. Ce qu’on est en train de vivre à Port-au-Prince a tendance à se développer au niveau de la Cité christophienne. Des victimes racontent que des bandits armés opèrent certaines fois à visière levée. Et des gangs, formés pour la plupart de jeunes entre 18 à 30 ans, sont en train de prendre naissance dans plusieurs quartiers de la ville.

Au niveau éducatif, c’est le nivellement par le bas. Les écoles poussent comme du champignon. Il y a environ une école par ruelle à Cap-Haïtien. Personne ne questionne la qualité de l’enseignement dispensé au sein de ces établissements. Pas même le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) qui leur offre la licence de fonctionnement sans casse-tête. Les lycées de la ville, de leur côté, traversent le pire moment de leur existence. Suite à des problèmes d’ordre structurels, ils sont fermés depuis plusieurs semaines. Les écoliers manifestent presque tous les jours pour exiger de meilleures conditions d’apprentissage. En ce qui concerne les questions sanitaires, les habitants sont livrés au secteur privé. Le plus grand centre hospitalier de la ville, à savoir l’Hôpital universitaire Justinien (HUJ), fonctionne, mais les conditions de services laissent à désirer.

Evens RÉGIS

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article