Pour contrecarrer le Zika

Trop longtemps sous-estimé, le virus Zika, depuis son apparition sur le territoire, n’a jamais suscité autant d’intérêt. La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre. Sur 14 cas de microcéphalie enregistrés, un lié au virus Zika a été confirmé par le directeur général du ministère de la Santé publique et de la population (MSPP), le Dr Gabriel Timothé. Une situation qui, sans doute, exige un changement de politique vis-à-vis de la propagation de cette maladie.

Des milliers de personnes sont déjà touchées par ce virus. Ce qui signifie que, timidement, le zika est en train d’étendre ses tentacules sur le territoire haïtien. Face à une pareille réalité, pas mal de questions viennent animer l’opinion publique. Les cris de la société font penser à la nécessité d’une vulgarisation non seulement de la politique du MSPP pour bloquer la propagation du virus, mais également des informations concernant son traitement. Comme c’est le cas avec l’épidémie de choléra, n’est-il pas nécessaire de savoir si, aujourd’hui, il existe des centres spécialisés de traitement du Zika ?

Une question à laquelle le responsable du volet préventif au niveau de la direction de l’épidémiologie, de laboratoire et de recherche (DELR) au sein du MSPP n’était pas en mesure de confirmer. En ce qui le concerne, le Dr Jean Frantz Lemoine, a affirmé que les travaux de prévention du ministère vont bon train dans tous les dix départements du pays. Pourtant, des habitants de plusieurs grands quartiers à risque de la zone métropolitaine, notamment, se plaignent de l’inactivité des autorités du MSPP en ce qui concerne la rubrique prise en charge et prévention.

Selon les précisions apportées par le responsable, l’ensemble des actions entreprises par le MSPP entre dans le cadre de sa politique générale pour combattre les moustiques sur le territoire haïtien. Ces actions, indique-t-il, sont en train d’être exécutées par des travailleurs de santé communautaires appelés brigadiers par le MSPP.

Que ce soit pour lutter contre la multiplication des moustiques pouvant occasionner la malaria, ou du moins pour combattre les moustiques du genre aedes pouvant causer la propagation du Chikungunya, la dengue, ainsi que le Zika, le MSPP a toujours mis sur pied des cellules de prévention et de prise en charge même dans les coins les plus reculés du pays, a fait remarquer le Dr Jean Frantz Lemoine.

À titre de rappel, le Dr Lemoine a informé que les interventions se font toujours à deux niveaux. Il s’agit d’abord du traitement anti-larvaire, qui consiste à détruire les larves avant même qu’elles se transforment en moustiques adultes. C’est un traitement qui se fait en détruisant les gîtes d’eau pouvant favoriser l’accroissement des larves.

La phase II de cette stratégie consiste en une campagne de fumigation, pour la destruction des insectes en phase adulte. Le moustique aedes aegypti, étant un moustique qu’on retrouve surtout à la maison, le MSPP accorde une très grande priorité à l’assainissement des maisons. On se le rappelle que le Dr Lemoine a fait remarquer que le traitement des gîtes se fait chaque matin, et la campagne de fumigation pour la destruction des moustiques adultes se fait tous les soirs.

En plus de la campagne de fumigation et de destruction des gîtes, le MSPP avait aussi annoncé une campagne de distribution de médicaments, ainsi qu’une campagne de formation et d’information en vue de barrer la route à ce virus qui est en train de se confirmer comme étant un danger pour la population, notamment les femmes qui ne cessent de mettre au monde des enfants frappés de microcéphalie. Encore des actions qui ne restent qu’au stade de propagande, selon l’avis de certains riverains qui estiment que le ministère n’a pas assez atterri dans ses actions par rapport à l’ampleur que vient de prendre l’épidémie ces derniers temps.

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